RetrouvezLe supplement au voyage de Bougainville by Denis Diderot(2005-10-07) et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. Achetez neuf ou d'occasion . Continuer sans accepter. Choisir vos préférences en matière de cookies. Nous utilisons des cookies et des outils similaires qui sont nécessaires pour vous permettre d'effectuer des achats, pour améliorer vos expériences Fond Bougainville, un contemporain de Diderot, était un explorateur français dont le livre de 1771 Voyage autour du monde ( Un voyage autour du monde) a rendu compte d'une expédition qui l'a conduit en Argentine, en Patagonie, en Indonésie et à Tahiti.Ce sont les descriptions utopiques de ces derniers qui ont inspiré Diderot à rédiger sa critique sous la forme d'un Supplément fictif . Structuredu Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot A et B lise et débattent du Voyage de Bougainville, ainsi que de son Supplément dont ils nous livrent quelques extraits. Chapitre I : Débat entre A et B. Chapitre II : Lecture d’un extrait du Supplément (Dialogue entre le vieillard et Bougainville) Retour du dialogue entre A et B Fiche: Supplément au Voyage de Bougainville Diderot 1796 Le Supplément au voyage de Bougainville ou Dialogue entre A et B sur l'inconvénient d'attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n'en comportent pas est un conte philosophique de Denis Diderot. Résumé Les protagonistes du dialogue de Diderot, A et B, discutent du Voyage autour du monde du Commentairecomposé du Supplément au voyage de Bougainville De Diderot Extrait : C'est un vieillard qui parle ni de tes vertu chimérique. Le xvii siècle appelait siècle des Commentairecomposé du Supplément au voyage de Bougainville De Diderot Extrait : C'est un vieillard qui parle ni de tes vertu chimérique. Le xvii siècle appelait siècle des lumières, a conduit un bon nombre de philosophe à remettre en question des idées près établies en faisant appelle à la raison, le chapitre de voyage au supplément de Bougainville met en scène un 30q8O. Description de l’éditeur Décryptez Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec l’analyse du !Que faut-il retenir du Supplément au Voyage de Bougainville, le conte philosophique qui a plongé les lecteurs au coeur de Tahiti ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette œuvre dans une analyse complète et trouverez notamment dans cette fiche • Un résumé complet• Une présentation des personnages principaux tels que A, B, le vieillard tahitien, Orou et l'aumônier• Une analyse des spécificités de l’œuvre les Lumières et le mythe du bon sauvage, la nature et la culture, la morale sexuelle et le dialogue philosophiqueUne analyse de référence pour comprendre rapidement le sens de l’ MOT DE L’ÉDITEUR Dans cette nouvelle édition de notre analyse du Supplément au Voyage de Bougainville 2017, avec Fanny Normand, nous fournissons des pistes pour décoder ce dialogue philosophique qui confronte deux mondes très différents. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de l’œuvre et d’aller au-delà des clichés. » Stéphanie FELTENÀ propos de la collection Plébiscité tant par les passionnés de littérature que par les lycéens, est considéré comme une référence en matière d’analyse d’œuvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numérique, ont été conçues pour guider les lecteurs à travers la littérature. Nos auteurs combinent théories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire découvrir et redécouvrir les plus grandes œuvres littéraires. est reconnu d’intérêt pédagogique par le ministère de l’Éducation. Plus d’informations sur chapitre I 1. Quelle est la situation d’énonciation ? Vous montrerez, par une observation précise du texte, que Diderot nous prépare-là à la lecture du Supplément au voyage de Bougainville. Ce premier chapitre, intitulé Jugement du voyage de Bougainville », porte sur le voyage effectué par Louis-Antoine de Bougainville, premier Français à avoir effectué un voyage autour du monde 1766-69. Il y est aussi question de l’ouvrage de Bougainville, publié en 1771, sous le titre Voyage autour du monde par la frégate La Boudeuse et la flûte L’Étoile. C’est sous forme de dialogue entre deux devisants qu’est commenté ledit récit de voyage. Bien qu’ils ne soient pas nommés – ils sont désignés par deux lettres, A et B, qui correspondent à l’ordre de leur prise de parole – les devisants sont distingués par leurs caractéristiques. – A est là pour s’instruire, il profite du savoir de B. Il questionne et relance ainsi la conversation En attendant, que faites-vous ? » p. 13, Que pensez-vous de son Voyage ? » p. 15, Et son style ? ibid., il a beaucoup souffert ? » p. 16, ou bien pour obtenir des explications Et vous, comment l’expliquez-vous ? » p. 17 Comment cela ? » ibid. des précisions Qu’en dit-il ? » p. 19, Et des sauvages, qu’en pense-t-il ? » p. 20. Quelquefois, néanmoins, il fait des hypothèses, propose des avis plus développés. Certaines sont discutées voire réfutées par B Le brouillard est si épais qu’il nous dérobe la vue des arbres voisins … [2 répliques suivantes + confirmation p. 23 avec effet de clôture] » p. 13, Une autre bizarrerie apparente… [+ réplique de B] » p. 14, Et n’a pas dû compter … [+ réplique suivante] » p. 16. D’autres ne font que confirmer le propos de B Un crime digne de châtiment » p. 16 [renchérissement] Ou l’homme égorgé expire sous le couteau d’un prêtre… » p. 18, Et le tigre a une prétention commune… » p. 20. Ses questions pp. 22-23 traduisent les réactions possibles du lecteur face au propos paradoxal [qui s’oppose à l’opinion commune] de B. A a donc ici le rôle du faire-valoir et du dynamiseur. Son bon naturel et sa bonne volonté sont les caractéristiques du loisir lettré hérité de l’humanisme qui florit au siècle des Lumières où prévaut la notion de progrès de l’esprit humain. – B, quant à lui, est le savant, celui qui enseigne. Son ton est didactique … mais si ce brouillard, qui ne reste dans la partie inférieure de l’atmosphère que parce qu’elle est suffisamment chargée d’humidité, retombe sur la terre ? » Si + présent de l’indicatif = hypothèse, appuyée sur une observation sous forme de relative qui ne reste… » immédiatement suivie d’une proposition d’explication ne reste … que parce que… » sous forme de subordonnée conjonctive de cause. NB. le raisonnement de A, qui suit, est calqué sur celui de B, mais s’appuie sur un argument d’autorité scientifique comme disent les chimistes », utilise la métaphore, peu scientifique traverse l’éponge » qui consiste à rendre plus évident quelque chose de théorique par le biais d’une image compréhensible par tous, n’utilise pas de terme scientifique la région supérieure où l’air est moins dense » et utilise un modalisateur traduisant une incertitude peut… n’être pas saturé ». Il résout les contradictions apparentes paradoxes par le bon sens et la logique, sur un ton affirmatif Nullement, Si le vaisseau… » p. 14. Sa négation Nullement » est suivie d’un raisonnement en trois étapes si… et si… vous verrez qu’on appelle un syllogisme. Ce raisonnement est construit sur une analogie Si le vaisseau n’est qu’une maison flottante », le tour du globe sur une planche comme vous et moi le tour de l’univers sur notre parquet ». L’analogie se poursuit jusqu’à la conclusion et permet de faire du Voyage le récit un voyage réel. Il fait comme tout le monde… » p. 14 La concision de cette pensée tranche avec le développement et la densité du raisonnement qui précède. Cet énoncé gagne en efficacité grâce à l’utilisation de l’antimétabole, figure de position et de répétition qui consiste à construire une proposition 2, en inversant les termes utilisés dans la proposition 1 c’est à la fois un chiasme et une figure de répétition il est fait pour surprendre par son habileté et sa simplicité apparente, renforcée ici par le commentaire qui le précède, expression d’une opinion commune [une doxa] Il fait comme tout le monde ». Notons enfin l’écho sonore qui s’ajoute à l’antimétabole, qui fait de cet énoncé une espèce de jeu verbal l-s-d-ss-p-p-s-t-pl + [i]/ [é/è], ainsi que le rythme de cet énoncé 6/10/10. Ses propos sont toujours construits, démonstratifs J’en rapporterais l’avantage [de son Voyage] à trois points principaux… Bougainville est parti avec les lumières nécessaires et les qualités prorpres à ses vues… » p. 15, l’énumération 3 en tout dans cette seule réplique est une figure propre à mettre en ordre des principes, des qualités mises en valeur abstraitement par celui qui les énonce. Figure souvent utilisée dans les descriptions ordonnées, celles, du moins, où l’on veut donner l’idée d’un ordre. cf. aussi réplique suivante p. 15. C’est lui qui explique le trajet effectué par Bougainville, nommant les points du globe qu’il a passés, alors que A suit sur une carte p. 15-16. Il énumère encore les dangers auxquels tout navigateur s’expose p. 16. Il rappelle que certaines choses qui ont été dites par Bougainville l’avaient été par d’autres p. 17, et fournit des explicatons scientifiques qui ne l’ont pas été par Bougainville lui-même présence d’animaux sur les îles du Pacifique expliquée par les arrachements de portions d’espaces de terre p. 17-18, conséquences de l’isolement insulaire sur les rituels humains devenus divins en compagnie de A p. 18-19. Encore une fois la comparaison des répliques de A et B est fructueuse. B, en effet, infère d’un premier fait un autre, comme A, mais il fait état d’ observation[s] » et explique presque ethnologiquement lesdits faits. Il fournit, ce faisant, l’un des principes de compréhension de l’ouvrage, dans une formule frappante parce qu’un peu sibylline C’est une des palingénésies les plus funestes ». Il s’agit en effet de montrer que des traditions évoluent mal vers une consécration les institutions civiles et nationales se consacrent » p. 18 les traditions deviennent divines, et s’institutionnalisent, les institutions divines se transforment en lois civiles et les lois civiles dégénèrent en préceptes divins. B ne fait rien autre que prêcher, implicitement, une séparation de l’Église et de l’État. Il en ira de même pour la morale, c’est ce qui apparaîtra dans la discussion entre Orou et l’aumônier ch. III et IV. Ce principe du supplément d’informations se retrouve dans la réplique p. 19-20 sur l’expulsion des jésuites du Paraguay. Bougainville a parlé dans son journal de bord de l’attitude des jésuites. B affirme qu’il en a dit Moins qu’il n’en pourrait dire ». Parfois il ne fait qu’expliciter cette pensée. La réplique p. 20 C’est, à ce qu’il paraît… » expose la pensée même de Diderot, selon laquelle le sauvage n’est ni bon ni mauvais naturellement, mais qu’il tient son caractère de sa confrontation avec son entourage la défense journalière contre les bêtes féroces », il est innocent et doux partout où rien ne trouble son repos ». Il en infère d’ailleurs la même idée chez l’homme civilisé. Tout l’intérêt de ce dialogue, méthodiquement construit par Diderot, est de proposer une grille de lecture à ce qui suit. Ce premier chapitre fournit en effet les clefs de la compréhension du Supplément… Ce premier dialogue n’est ni frivole ni inutile, et l’on aurait tort, par exemple de ne voir dans les premières répliques, qu’une transition avec le conte précédent puisque celui-ci est le deuxième d’un triptyque. C’est aussi l’entrée en matière didactique, voire scientifique, la coloration à la fois générique et registrale du conte ici sont liées fiction et regard scientifique, sous une approche qui les fond tout naturellement au XVIIIe s la philosophie des Lumières. Quoiqu’il ne soit pas utilisé par Diderot lui-même, ce terme est souvent employé pour désigner A et B autrement que par les lettres qui leur reviennent. Ce nom commun vient du verbe deviser, qui signifie discourir’. Il est aussi utilisé pour désigner ceux qui prennent la parole dans les recueils de contes que sont Le Décaméron 1352 de Boccace, et L’Heptaméron 1559 de Marguerite de Navarre, imité de l’ouvrage de Boccace. Outre la commodité d’utiliser ce mot, c’est aussi l’occasion de rappeler qu’un parallèle peut être fait entre ces deux ouvrages, immenses classiques connus évidemment de Diderot, et le Supplément…. En effet, il règne dans ces recueils de contes une ambiance joyeuse, parfois érotique, tout du moins amicale et intellectuelle, qui explique en partie l’atmosphère choisie par Diderot dans ce premier chapitre. Raisonnement déductif qui s’appuie sur deux propositions initiales, les prémices, d’où découle une conclusion. Celui utilisé par B est ici un syllogisme conditionnel. Comme c’est souvent le cas dans les romans de Zola où la description tient une part importante Le Ventre de Paris, Au Bonheur des dames, La Faute de l’abbé Mouret. Ce terme, dont le sens est donné en note, est utilisé dans le Nouveau Testament, en grec, dans la bouche de Jésus, pour signifier la régénération par le baptême. En 1769, Ch. Bonnet fait paraître un ouvrage intitué Palingénésie philosophique, où il expose une doctrine qui admet une sorte de renaissance, de régénération. C’est donc un terme mélioratif, qui est ici pris péjorativement, par contraste. Mais c’est tout de même un propos de philosophe autrement dit de scientifique au sens du XVIIIe s. qui anticipe sur les théories palingénésiques du XIX e s., notamment en histoire, où les doctrines de l’éternel retour ont flori, et dans les débuts de la sociologie avec les Essais de palingénésie sociale 1827 de Ballanche. amarokNiveau 10BonjourDéjà en retard dans ma progression annuelle avec ma 1ère L 1ère année où j'en ai, ceci explique cela..!, j'ai décidé de traiter, pour la question de l'homme, une OI pas trop volumineuse et ai opté pour cette oeuvre de Diderot. Je vais me débrouiller avec les LA mais aimerais des idées pour nourrir le reste de la séquence questions transversales, lectures complémentaires aussi, etc..? Auriez-vous des descriptifs à me montrer sur cette étude d'OI? Les élèves l'ont-ils appréciée si vous l'avez traitée? Et je suis preneuse d'autres documents, qui me permettraient de gagner un peu de temps de préparation. Pour info. je pense donner Candide ou Micromégas en LC mais là aussi vos suggestions sont les bienvenues car de nbreuses élèves ont déjà lu Candide et ne donner que Micromégas semble bien léger... D'avance merci.. variaHabitué du forumJe ne peux pas vraiment te répondre sur la première partie de ta question, mais pour la LC, pq pas L'Ingénu ?Tu peux le relier à Bougainville par le biais du thème du bon sauvage ?J'ai d'ailleurs sur ce thème un GT avec un extrait de Bougainville, le plus connu discours du vieux Tahitien, et un tableau. Je t'envoie tout ça si tu veux mais si mes souvenirs sont bons, j'avais fait l'analyse de l'ensemble sur papier...amarokNiveau 10Merci Varia, j'avais bien pensé à L'ingénu, conte que j'aime bcp, mais je l'avais donné à en 2nde et je retrouve une douzaine d'élèves dans cette classe..!J'attends donc d'autres réponses..User5899Dieu de l'OlympeOI obligatoire pour la question de l'homme ?variaHabitué du forumAlors sinon, en cursive, la Controverse de Valladolid mais tu y as sans doute déjà pensé ou alors Jean de Léry, Histoire d'un Voyage fait en la terre du Brésil ça dépend sur quoi tu voudrais cibler ton ouverture à partir de Bougainville.... amarokNiveau 10Je cherche sourtout des idées d'études transversales ex le personnage d'Aotourou, etc. Des idées? personne ne travaille cette oeuvre..?retraitéeDoyenTu peux aussi regarder ce qu'écrit Bougainville!Invité24Vénérable amarok a écritJe cherche sourtout des idées d'études transversales ex le personnage d'Aotourou, etc. Des idées? personne ne travaille cette oeuvre..? Je travaille aussi sur cette oeuvre en 1° fais 3 LA adieux /polly baker / cloture du dialogue A et B et je traireai de façon transversale la question de l'utopie. Je complète pas un GT complémentaire sur le bon sauvage. kimyGrand sageCoucou Siloé, contente de te relire !-marjoSageJe cherche des idées de documents complémentaires à insérer dans ma séquence sur Le Supplément...J'ai prévu deux LA extrait du discours du vieillard + extrait de l'entretien entre l'aumônier et Orou et j'ai déjà fait deux extraits du Voyage autour du monde de Bougainville en guise de documents complémentaires. Je projette aussi de faire un tableau de Gauguin je ne sais pas lequel encore pour avoir un document iconographique, mais j'aimerais bien avoir un ou deux textes supplémentaires pour la partie documents complémentaires. Je manque d'idées, et surtout, j'ai l'impression de partir dans tous les 6En textes supplémentaires, je conseillerais - Un extrait du chapitre XXXI des Essais de La lettre XXX des Lettres persanes de Montesquieu. yranohNiveau 9Je l'ai étudié en tant que lycéen en terminal. Je me souviens que certains d'entre nous avaient lu Tristes tropiques / Je me souviens avoir fait un exposé sur les Bororo, les Nambikwara et les Tupi-Kawahib et leurs étuis péniens que mon binôme et moi avions essayé de reconstituer pour illustrer.. Toute la classe avait lu le Voyage de 2En lecture cursive ou textes il y a l'île des rêves écrasés, de Chantal Spitz. La littérature francophone est souvent peu étudiée et méconnue a fortiori la litté polynésienne.Sujets similairesLettres Persanes ou Supplément au Voyage de Bougainville en 1re S ?OI 1ère L Supplément au voyage de Bougainville ou La controverse de Valladolid ?Voyage en Angleterre qui peut m'aider à choisir entre 2 sociétés organisatrices du voyage?La sonde Rosetta et la comète, 10 ans de voyage dans l'espace fin du voyage le 12/11/ scolaire combiner Grèce/Crète pour un voyage de 15 jours ?Sauter versPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Contactlescoursjulien Supplément au voyage de Bougainville, le discours du vieillard », Diderot, 1796 Pleurez, malheureux Tahitiens! pleurez; mais que ce soit de l’arrivée, et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l’autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices; un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu’eux. Mais je me console; je touche à la fin de ma carrière; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. O Tahitiens! mes amis! vous auriez un moyen d’échapper à un funeste avenir; mais j’aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil. Qu’ils s’éloignent, et qu’ils vivent. » Puis s’adressant à Bougainville, il ajouta Et toi, chef des brigands qui t’obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature; et tu as tenté d’effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes; tu as partagé ce privilège avec nous; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr; vous vous êtes égorgés pour elles; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n’es ni un dieu, ni un démon qui es-tu donc, pour faire des esclaves? Orou! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l’as dit à moi, ce qu’ils ont écrit sur cette lame de métal Ce pays est à nous. Ce pays est à toi! et pourquoi? parce que tu y as mis le pied? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu’il gravât sur une de vos pierres ou sur l’écorce d’un de vos arbres Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu’en penserais-tu?… Tu n’es pas esclave tu souffrirais la mort plutôt que de l’être, et tu veux nous asservir! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir? Celui dont tu veux t’emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature; quel droit as-tu sur lui qu’il n’ait pas sur toi? Tu es venu; nous sommes-nous jetés sur ta personne? avons-nous pillé ton vaisseau? t’avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis? t’avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse nous nos moeurs; elles sont plus sages et honnêtes que les tiennes; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons. Sommes-nous dignes de mépris, parce que nous n’avons pas su nous faire des besoins superflus? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vêtir. Tu es entré dans nos cabanes, qu’y manque-t-il, à ton avis? Poursuis jusqu’où tu voudras ce que tu appelles les commodités de la vie; mais permets à des êtres sensés de s’arrêter, lorsqu’ils n’auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, que des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l’étroite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler? Quand jouirons-nous? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journalières la moindre qu’il était possible, parce que rien ne nous paraît préférable au repos. Va dans ta contrée t’agiter, te tourmenter tant que tu voudras; laisse-nous reposer ne nous entête ni de tes besoins factices, ni de tes vertus chimériques. » Exemple d’un plan de commentaire avec introduction et conclusion du passage le discours du vieillard » dans supplément au voyage de Bougainville de Diderot, 1796. Ceci n’est pas un modèle, mais un exemple. Votre réflexion personnelle peut évidemment mener à d’autres pistes de lecture Introduction La parution du livre est posthume en 1796. Diderot a entrepris l’écriture du Supplément au voyage de Bougainville suite au succès du réel récit de voyage de l’explorateur, Voyage autour du monde 1771. Le livre, comme l’indique le titre complet, se présente sous la forme d’un dialogue entre deux personnages A et B, qui se réfère à l’oeuvre de Bougainville pour mieux interroger le lecteur sur la colonisation et la vision européenne portée sur ces terres éloignées. accroche avec remise dans le contexte A l’intérieur de ce dialogue philosophique, fréquent dans l’oeuvre du philosophe Entretien avec la Maréchale de…, ou Jacques le faliste, deux récits sont enchâssés l’entretien de l’aumonier et Orou, et les adieux du vieillard. Ce dernier se situe au début, dans le deuxième chapitre. Un vieil homme, respecté pour sa sagesse, et semblant être le chef de la tribut des Otaïtiens, détaille avec colère les méfaits des colons, et l’injustice de la colonisation dans un long discours. présentation du texte Quel regard est porté sur la civilisation européenne dans cet extrait par le philosophe ? problématique Nous montrerons dans un premier temps que ce texte est un discours argumentatif, puis nous analyserons la portée philosophique du propos, notamment dans la comparaison effectuée entre les deux mondes. annonce de plan introduction en quatre parties avec une accroche, une présentation du passage, une problématique, et une annonce de plan. I- Un discours polémique. phrase d’introduction avec rappel du thème lors de la rédaction a Les marques du discours. s’adresse directement à Bougainville Puis s’adressant à Bougainville ». Seconde personne du singulier tout au long du texte Et toi », tu ne peux »…, marque d’un manque de respect pour le colonisateur. il parle au nom de son peuple Nous suivons », et à son peuple, qui avec Bougainville, constitue son auditoire. Présence de procédés oratoires comme de multiples questions rhétoriques. b Une tonalité polémique. le vieillard ne débat pas avec Bougainville. Il est énervé ponctuation expressive et tu veux nous asservir ! », impératif Laisse-nous ». formulations insultantes à plusieurs reprises chef des brigands », brute ». colère du vieillard devant les comportements des Occidentaux décrits en termes violents féroce », vous vous êtes égorgés pour elles ». c Un discours argumentatif. un discours structuré malgré la colère tout d’abord, la situation initiale, le vaisseau proche de la rive. Ensuite, seconde étape sur la propriété Ici tout est à tous », puis la liberté Nous sommes libres », enfin, le second paragraphe expose plus en détail le mode de vie des Thaitiens, tu es entré dans nos cabanes ». utilisation d’un présent de vérité générale, qui ne souffre pas de contestation Tu n’es ni un dieu, ni un démon », Tout ce qui est nécessaire et bon, nous le possédons ». connecteurs logiques et » répétitions dans le texte », donc », Lorsque ».. convaincre par l’exemple, et la logique du raisonnement, persuader par la tonalité polémique. phrase de conclusion/transition lors de la rédaction de la partie II- Un discours des Lumières. phrase d’introduction de la partie avec rappel du thème lors de la rédaction a Un blâme de la colonisation. description péjorative de la colonisation. Un vol Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! Et pourquoi ? Parce que tu y as mis le pied ? ». La colonisation est montrée comme une appropriation illégitime, faite par la violence, par la force. La violence vous enchaîne, vous égorge », mise en avant du symbole de la supériorité guerrière des Européens le fer qui pend au côté de celui-là », cette lame de métal », l’épée. La privation de liberté le titre de notre futur esclavage », esclaves », tu veux nous asservir », défendre nitre liberté ». un vol violent et un asservissement pour des buts néfastes vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices », aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu’eux », énumération insistant sur le caractère nocif de la civilisation européenne. b L’utopie tahitienne. principe de tolérance en mettant en avant les caractéristiques de la civilisation thaïtienne. Présent de vérité générale pour décrire leur état, leur vie Nous sommes innocents, nous sommes heureux », Nous sommes libres ». Bonheur et liberté sont acquis. Le nous » inclus tous les habitants ; société égalitaire. Pas de besoins, apparence d’une société sans manques Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons ». pas de propriété Ici, tout est à tous. », pas de mariage Nos femmes et nos filles sont nous sont communes ». Idée d’une communauté utopique. c Une vision typique de Diderot. matérialisme athée de Diderot mis en avant pas de liens familiaux sacrés, insistance sur les conditions de vie, refus de la propriété. Vie et bonheur qui suivent les lois naturelles Nous suivons le pur instinct de la nature », parallélismes simples pour exprimer une vie simple Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger… ». Travail et progrès sont vues comme des valeurs négatives rien ne nous parît préférable au repos », tes inutiles lumières », tes besoins factices ». retournement de situation par rapport au cliché de l’indigène sauvage et peu développé, et de l’Européen progressiste et savant. phrase de conclusion de la partie lors de la rédaction Conclusion La forme du texte est celle du discours, qui permet à la fois de faire passer des sentiments de colère contre la colonisation européenne, et un raisonnement logique qui nous montre les désordres créés par la colonisation dans les sociétés indigènes. Le discours interroge aussi le lecteur sur la légitimité des Européens à s’accaparer des terres à l’autre bout du monde. De plus, Diderot pose ,par une comparaison habile entre une civilisation européenne corrompue et une civilisation thaïtienne heureuse et épanouie, les principes de sa philosophie proche de la nature, et égalitaire. réponse à l’annonce de plan La colonisation européenne est vue comme une malédiction terrible, qui opprime les peuples indigènes. Elle ment sur sa légitimité, sur la promesse de progrès qu’elle avance, car les Européens ne peuvent apporter le bonheur à une civilisation qui le possède déjà. réponse à la problématique Ce texte nous renseigne une nouvelle fois sur la proximité philosophique de Diderot et de Rousseau quant aux lois naturelles, et à la vision du travail et du progrès. Les deux philosophes souhaitent un retour des civilisés » à une vie primitive, déliée des besoins superflus, et surtout sans propriété, comme l’expose aussi Rousseau dans le mythe du bon sauvage. ouverture conclusion en trois parties avec reprise des conclusions partielles, réponse à la problématique, et ouverture contactlescoursjulien Introduction Le périple de Bougainville 1766-1769 a été demandé par le roi de France. Il a découvert Tahiti et raconte son voyage dans Voyage autour du monde dont 4 chapitres sont dédiés à Tahiti. Il y décrit la façon de vivre du peuple tahitien pas de religion, pas de propriété…etc.. Il reviendra de son voyage avec des plantes, des cartes et…un tahitien !Denis Diderot est né en 1713 à Langres et meurt en 1784 à Paris. Il étudia dans un collège jésuite jusqu’à sa fuite pour la capitale. Il devient maître es art en 1732. Il étudie la théologie étude de la religion pendant trois ans et deux ans la philosophie à la Sorbonne. Philosophe des Lumières, il écrit aussi bien des romans Bijoux Indiscrets, 1748 ou La Religieuse 1760 que des essais Pensées Philosophiques 1746 ou encore du théâtre Le Père de famille 1758. L’œuvre de sa vie reste l’Encyclopédie celle qu'il partage avec d'Alambert qu’il dirige de 1747 à 1772 malgré les difficultés causées par la étudiéAu départ de Bougainville, lorsque les habitants accouraient en foule sur le rivage, s'attachaient à ses vêtements, serraient ses camarades entre leurs bras, et pleuraient, ce vieillard s'avança d'un air sévère, et dit "Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ci soit de l'arrivée, et lion du départ de ces hommes ambitieux et méchants un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voulez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger, ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices ; un jour vous servirez sous eux aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. Tahitiens ! ô mes amis ! vous auriez un moyen d'échapper à un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous eu donner le conseil. Qu'ils s'éloignent, et qu'ils vivent."Puis s'adressant à Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos âmes son caractère. Ici tout est à tous ; et tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé ce privilège avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs. Elles ont commencé à se haïr ; vous vous êtes égorgés pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilà que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un démon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? 0rou ! toi qui entends la langue de ces hommes-là, dis-nous à tous, comme tu me l'as dit à moi-même, ce qu'ils ont écrit sur cette lame de métal Ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes, et qu'il gravât sur une de vos pierres ou sur l'écorce d'un de vos arbres Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ? Lorsqu'on t'a enlevé une des méprisables bagatelles dont ton bâtiment est rempli, tu t'es récrié, tu t'es vengé ; et dans le même instant tu as projeté au fond de ton cœur le vol de toute une contrée ! Tu n'es pas esclave tu souffrirais plutôt la mort que de l'être, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton êtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetés sur ta personne ? avons-nous pillé ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposé aux flèches de nos ennemis ? t'avons-nous associé dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respecté notre image en toi. Laisse nous nos mœurs ; elles sont plus sages et plus honnêtes que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumières. Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le dignes de mépris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quai nous vêtir. Tu es entré dans nos cabaties, qu'y manque-t-il, à ton avis ? Poursuis jusqu'où tu voudras ce que tu appelles commodités de la vie ; mais permets à des êtres sensés de s'arrêter, lorsqu'ils n'auraient à obtenir, de la continuité de leurs pénibles efforts, titre des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'étroite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journalières la moindre qu'il était possible, parce que rien ne nous paraît préférable au repos. Va dans ta contrée t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entête là de tes besoins factices, ni de tes vertus au voyage de Bougainville extrait - DiderotI La critique de Bougainville et des Européens par le vieillardUne critique du comportement Le vieillard tahitien semble construire un véritable réquisitoire =discours d’accusation à l’encontre des Européens. Bougainville paraît être l’incarnation du mal il a tous les défauts et semble être la source de tous les maux des Tahitiens Tu ne peux que nuire ». L’Européen est vu comme nuisible, nocif. Il ne peut rien apporter de bien car ses mœurs sont corrompues jugement de valeur. Il passe pour quelqu’un de malhonnête. Dès la première apostrophe, le vieillard les appelle brigands ». Ce sont également des criminels il a un important champ lexical de la violence féroce », votre sang », égorgés » ce qui marque un contraste avec les Tahitiens puisque le vieillard commence dans les premières lignes par dire nous sommes innocents ». L’Européen est décrit comme un dominateur prêt à réduire en esclavage une population au nom de la loi du plus fort. Tu as enfoui dans nos terres le titre de notre future esclavage » => alors que jusqu’ici les Tahitiens vivaient paisiblement sans chercher la guerre ni la conquête. L’Européen n’a aucune légitimité en tant que maître auprès des Tahitiens Tu n’es ni un dieu ni un démon qui es-tu donc pour faire des esclaves ? » Les Européens se comportent comme des sauvages aux yeux des Tahitiens. C’est un animal qui répond à ses pulsions de domination et de guerre. Il n’a aucune légitimité à réduire un autre homme en esclavage. La critique des valeurs En plus de la critique du comportement, le vieillard critique violemment les valeurs des Européens. La notion de propriété n’existe pas chez les Tahitiens, tout appartient à la communauté. A l’arrivée des Européens ils ont donc pu profiter de leurs filles » et de leurs femmes ». Les Européens se sont égorgés » pour elles un comportement que les Tahitiens ne peuvent cautionner puisque tous avaient ce qu’ils nécessitaient ils n’avaient aucun besoin de se battre. Le fait d'appartenir à un homme n'est pas connu pour ce peuple. Le Tahitien est ton frère. Vous êtes deux enfants de la nature quel droit as-tu qu’il n’ait pas sur toi ? » => Ce n’est pas ainsi qu’on doit traiter son égal. Le Tahitien juge les besoins des Européens superflus » car celui-ci avec son idéal expansionniste ne s’arrête jamais et veut toujours plus. D'ailleurs, c'est ce qui amène les Européens à Tahiti ils veulent découvrir de nouvelles contrées et les faire leurs. Le vieillard affirme aussi qu’ils profèrent d’ inutiles lumières », ce qui est très insultant pour des Européens qui se croient justement supérieur grâce à la science qui leur à apporter tous ce dont ils ont besoin pour dominer les autres peuples. Il balaie ainsi leur sentiment de supériorité. Ce que tu appelles notre ignorance » => ce n’est que de l’insouciance et de l’indifférence face à tes problèmes ou à tes préoccupations qui semblent tellement vaines et vides de sens. Il s'agit d'une forte critique contre l'idée des Lumières puisque le but de se mouvement est de diffuser les connaissances mais ce tahitien refuse et va même jusqu'à dire que c'est inutile. Le principal reproche est plutôt la violence morale que la violence physique car les Européens veulent changer la culture des Tahitiens. Les Européens ne savent pas distinguer le nécessaire de l’inutile. Le Tahitien utilise à deux reprises l’expression ce que tu appelles » sous-entendu à tort ! Ils n’ont plus les vraies notions, celles que la nature donne à chaque homme avant d’être corrompus. Leurs désirs sont factices » chimériques ».La notion d’Epicurisme et d’ethnocentrisme Apparait dans le texte la notion d’Epicurisme. On retrouve la quête du bonheur comme finalité humaine. Pour Epicure, le but de l’existence est le bonheur et la plénitude de l’âme. Le corps et l’âme sont matière cf. matérialiste. Tout est matériel, nous sommes composés de matière d’atomes. On peut ainsi supprimer la peur de la mort et la peur des Dieux tout est matière donc il n’y a pas de vie après la mort. Il faut renoncer aux passions communes aux hommes la passion du pouvoir, la passion de l’argent. passion vient du terme latin patio qui veut dire souffrir. Dans l'idéal d'Epicure, il faut éviter au maximum les douleurs et les souffrances et satisfaire des désirs, des désirs nobles pour autant. En cela, on peut nuancer l'idée d'Epicurisme chez le Tahitien car pour Epicure, les plus grands plaisirs sont ceux de l'esprit il s'agit de l'acquisition de connaissance, de réflexion. Or les Tahitiens n'ont que faire de la science des Européens. L’expression Carpe Diem » signifiant Cueille le jour » est extraite d’un poème d’Horace dont le vers entier est Carpe diem quam minimum credula postero » signifiant Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ». Elle illustre parfaitement la notion d’Epicurisme. Par opposition, on peut également voir dans le texte une critique de l’ethnocentrisme c’est-à-dire une tendance à privilégier le groupe social auquel on appartient et à en faire le seul modèle de Le Fondement du bonheur des Tahitiens C’est un bonheur fondé sur la liberté les hommes ne répondent pas à des normes et on voit une absence totale d’obligation. Il s'agit d'une conception du bonheur très épicurienne. La société tahitienne est libre et ne souffre d’aucune contrainte. Cette notion de liberté est liée à l’absence de propriété privée. Il s’agit d’une communauté ou tous les biens sont partagés et les responsabilités envers les personnes proches sont amoindries par l’appartenance à la communauté ici, tout est à tous » ! Ils n’ont pas besoin de travailler plus que nécessaire puisque tout ce qui [leur] est nécessaire et bon, [ils] le possèdent ». Lorsqu’ils ont faim, il y a de quoi manger. Lorsqu’ils ont froid, il y a de quoi se vêtir. Les Tahitiens vivent en communauté soudée et en harmonie avec la nature. Leur philosophie basée sur l’épicurisme les encourage à distinguer les besoins nécessaires » des besoins superflus ». On trouve ainsi un éloge de l’innocence puisque le savoir, la connaissance, sont présentés comme des inutiles lumières ». La connaissance pour la connaissance ne sert pas aux Tahitiens, peu importe s’ils ne parlent pas latin et s’ils ne connaissent pas les grands auteurs ils sont heureux comme ils sont et de telles connaissances ne leur servirait à rien. Ils ont la connaissance par l’expérience cf. empirisme. La vie des Tahitiens, libres, innocents, heureux, qui prennent le temps de vivre et qui ne connaissent pas la jalousie est une sorte d’Age d’or. Cf. mythe de l’âge d’or [Hésiode, le premier à avoir eu une vision cyclique de l’histoire l’âge d’or serait le début de l’humanité quand la guerre, la faim n’existait pas, un âge de paix civile et d’abondance…].Autres articles catégorie littérature

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